Visions du commissaire

Publié le par Guillaume Fortin

L’eau de l’étang est trouble, vaseuse et sombre. Il y a tout un tas de choses en suspension à mi-hauteur : des papiers, des sacs plastiques, des tissus, de longues algues noires qui remontent depuis le fond. Et puis des têtes humaines, leurs yeux grands ouverts luisant comme des billes phosphorescentes.

D’autres membres et organes humains gravitent dans la masse opaque : des mains, des morceaux de jambes, des articulations de chevilles, des morceaux de boyaux mêlés à des excréments.

La surface est proche mais parait inatteignable. A l’extérieur, les grenouilles accentuent leur vacarme.

Il faut sortir de l’eau ! Il faut se débarrasser de tout ça, remonter à l’air libre, vite !

Le manque d’oxygène, le corps engourdi, paralysé, cette sensation d’étouffement. Vite ! Vite ! Une grande bouffée d’air !

Le commissaire s’est redressé du canapé en sursaut. Il est dans son bureau. Il est 15 heures 55. Il n’a dormi qu’une heure.

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